Pour la marqueterie de loisirs, la technique du découpage au cutter (ou au scalpel) est retenue. Bien que plus longue que les techniques professionnelles, c’est la plus facile à mettre en oeuvre. Elle ne demande de plus, qu’un outillage très limité. Le principe est de découper des pièces dans des feuilles de placage et de les assembler comme un puzzle, de manière la plus jointive possible. Cette technique permet de voir évoluer son tableau pièce par pièce. On peut ainsi choisir très précisément le morceau de bois le mieux adapté. Pour son premier ouvrage, un débutant aura intérêt à choisir un tableau simple, sachant qu’il est plus facile d’assembler des pièces jointes en ligne droite qu’en courbe et que la réalisation demandera d’autant plus de minutie que les pièces à ajuster seront petites.
Les étapes de fabrication:
I - Choisir un plan à réaliser. Un calque des modèles variés sont disponibles dans des magasins spécialisés, mais chacun, en fonction de son imagination et de ses compétences en dessin, peut réaliser des oeuvres originales ayant pour base un dessin personnel, un croquis, une photo ou une carte postale. De ce modèle original il est impératif d’établir un calque aux dimensions de la marqueterie à réaliser. Ce document servira de référence à tout moment du travail. Il permettra, par superposition, de suivre l’évolution conforme de la marqueterie. Le tracé du calque doit être le plus fin et le plus précis possible. Il est peut être utile de noter sur le calque le nom des bois que l’on désire utiliser, l’orientation des fibres et éventuellement le colorier aux teintes retenues.
2 - Choisir les bois et s’approvisionner. La beauté et l’intérêt d’une marqueterie, tient à la précision de sa réalisation, mais encore plus au mélange harmonieux des couleurs, des tons et du dessin des bois qui seront utilisés. Il est donc nécessaire, avant tous travaux de réalisation, de rechercher les associations judicieuses des placages. Mais en la matière, il n’existe pas vraiment de vérité. La palette des nuances et la richesse esthétique du veinage (loupes, reflets), doivent être exploitées. Ce choix peut varier suivant les goûts du réalisateur mais aussi en fonction des disponibilités du moment. Quelques remarques ont fait leurs preuves: le poirier correspond bien à la couleur chair - les toits de maisons peuvent utilement être réalisés en platane maillé, corail, noyer, bois teinté noir, la végétation gagne à être réalisée en loupes diverses. Suivant les essences, les bois utilisés sont dits tendres, mi-durs ou durs. Cette qualité est fonction de leur densité et de la finesse de leur grain. La majorité des bois de placage se découpent bien au cutter. Pour les plus durs, l’utilisation d’outils de coupe plus résistants (scies, ciseaux à bois, gouges ...) est conseillée. Les bois tendres ou ne présentant que peu de fil peuvent être facilement découpés aux ciseaux à main.
3 - Transférer le dessin. Dans le cas où le travail final est une inclusion, le bois de fond entoure tout le motif. Le transfert du dessin se fera donc directement sur le bois de fond. Dans le cas contraire, il est préférable de décalquer l’oeuvre à réaliser sur un carton fin. Pour le transfert placer une feuille de carbone sur le bois ou le carton (il existe des feuille de transfert noirs, bleues, jaunes, blanches, puis une feuille blanche et enfin le calque. Solidariser le tout, puis décalquer.
4-Préparer les placages avant découpe. Lorsqu’on découpe des pièces de bois de manière oblique ou perpendiculaire au fil, le risque decassure est grand. Il est fréquent que la pièce casse à contrefîl dans ses parties les moins larges. Il estdonc impératif de recouvrir un côté du placage par un film adhésif (papier kraft ou adhésif commercial, scotch ...) pour le renforcer. Le coté recouvert sera celui visible lorsque l’ouvrage sera fini, il devra donc être sans défaut. De même il devra être tenu compte que lorsqu’on réalise des motifs qui ont un sens (monuments ...), le tableau doit alors être « monté » à l’envers.
5 - Réaliser la marqueterie. A l’aide du calque qui a été réalisé et d’un carbone, dessiner la première pièce à découper, dans le morceau de placage choisi. De préférence on commence par la pièce la plus grande ou le fond. On peut aussi décalquer l’ensemble sur un carton fin et remplacer chaque morceau de carton enlevé par la pièce de placage correspondante. Si l’ajustement est mal calculé, il est souvent possible de rattraper l’erreur en frottant la pièce sur du papier de verre. Attention, les carbones gras laissent souvent des traces difficiles à faire disparaître à la finition du tableau. Découper la pièce au cutter, au ciseau ou autre outil de coupe. Il peut être intéressant, pour la rigidité de l'ouvrage, de laisser en place certaines parties de cette pièce qui seront éliminées lors de la réalisation de détails. Pour la deuxième pièce à réaliser, placer et orienter le bois retenu sous la première pièce. La maintenir en place par du scotch de manière provisoire. Tracer ensuite au crayon fin les parties en contact avec la première pièce et découper. On peut aussi couper directement au cutter les parties jointives, en se servant de la première pièce comme guide.Les autres pièces seront assemblées de la même manière, l’une après l’autre, en réalisant en premier lieu les plus grandes.A noter qu’il est préférable d’avoir certain jeu dans l’ajustement des pièces que de les voir se superposer, ce fait entraînant des difficultés au collage.Les détails ne seront réalisés qu’ultérieurement, quand le tableau aura sa structure définitive. Les petites pièces seront réalisées en inclusion du puzzle.Pour une mise en valeur du tableau terminé, il faut envisager avant collage les enjolivements possibles (filet, Marie Louise; encadrement ...).
6 - Coller l’assemblage provisoire sur un support. L’assemblage en bois de placage n’ayant aucune rigidité, ii est nécessaire de le fixer sur un support. Les supports généralement utilisés sont en copeau pressé ou en médium dont l’épaisseur est conditionnée par les dimensions du tableau. En principe, pour un tableau de dimensions moyennes l’épaisseur retenue est de 10 mm. Au dessous les tensions de collage risquent de gauchir le support. Pour le collage, les professionnels utilisent des colles spécifiques (os, nerf, poissons ...), techniques difficiles à mettre en oeuvre. -Les amateurs, quant à eux, utilisent généralement la colle contact (néoprène) dont l’effet est immédiat. Ont peut également utiliser de la colle à bois blanche, mais cette technique a l’inconvénient d’imposer la mise sous presse pendant 24 heures.
7 - Mise à nu. et nettoyage de la face apparente. Lorsqu’il n’y a plus de risque de détacher les pièces collées, il reste à éliminer tout le papier adhésif qui a servi à l’assemblage provisoire. Si du papier kraft a été utilisé, il sera nécessaire de l’humidifier légèrement. Il est toujours possible après collage de réaliser certains détails, ou de reprendre les pièces fendues ou dont les pointes ont été cassées. Ces défauts apparaissant après le retrait de l’adhésif. Pour éliminer les traces de colle, nettoyer la face apparente au white-spirit ou à l’essence F.
8 - Ponçage. Le bois est une matière creuse pour le passage de la sève de l’arbre. La surface des placages est constellée de pores. Lorsque l’on ponce des bois de couleurs différentes sans les protéger, les bois les plus clairs deviennent ternes. Ce phénomène est remarquable lorsqu’on ponce des bois de couleur ou teintés (bois noir, Corail padouk ...) associés à des bois clairs (sycomore ...). Pour empêcher ce phénomène, il faut avant tout ponçage recouvrir le tableau de « bouche-pores »Le ponçage peut s’effectuer lorsque le bouche pores est sec, à la main ou à la machine, en commençant par des feuilles abrasives à sec à gros grains (50 ou 80) et en terminant par des abrasifs à 120/ 150 ou plus.
9 - Finition (vernis ou cire - encadrement). Pour sa mise en valeur le tableau terminé peut être ciré ou verni, c’est une question de goût. Certains bois supportent mal la lumière. Leur couleurs ont tendance à passer lorsqu’ils sont exposés au soleil. Il existe des vernis anti-UV.
Voici mes premiers pas:
3 commentaires:
Bonjour Roger,
ton article est tres interessant, mais pourrais tu me dire avec quel type de colle tu colles le papier kraft sur le placage pour qu(au moment de la finission tu n'ai pas de traces.
merci
Christophe
Bonjour Roger,
ton article est tres interessant, mais pourrais tu me dire avec quel type de colle tu colles le papier kraft sur le placage pour qu(au moment de la finission tu n'ai pas de traces.
merci
Christophe
Bonjour Christophe,
J'utilise du ruban adhésif qui sert de protection quand on fait de la peinture, pour ne pas déborder. (quand on peint une fenêtre pour ne pas salir le carreau). Cela évite aussi que le bois ne se casse. Il faut coller le ruban dans le sens opposé à la fibre du bois. Cela ne laisse pas de trace sur le bois.
Bon courage!
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