Le soufre
Le soufre est un produit incontournable pour le jardinier bio, dans la stratégie de traitement et de protection contre les maladies du potager.
Un produit naturel fongique qui a fait ses preuves
Le processus fongicide du soufre est simple : apporté par voie foliaire, il dégage de la vapeur qui pénètre à l'intérieur des cellules du champignon pathogène. Le soufre provoque alors un ralentissement de la croissance, voire une destruction, dudit champignon. Il s'agit là d'une réelle action de maitrise et de réduction du développement de l'attaque cryptogamique, et qui, de surcroit, n'entraine pas (sauf cas rares) le développement d'une génération de champignons résistants.
Admis en agriculture biologique
Jugé très peu nocif pour les humains, les animaux et les abeilles, le soufre est autorisé dans les cahiers des charges des productions agricoles biologiques.
Actions du soufre sur les maladies et les ravageurs
Le soufre intervient dans diverses luttes :
Oïdium sur feuille de cucurbitacée
- l'oïdium : fongicide en préventif et en curatif ;
- la tavelure : fongicide en préventif et en curatif ;
- l'érinose (galles occasionnées par un petit acarien touchant entre autres le tilleul, l'érable et la vigne) : en curatif ;
- les araignées rouges : acaricide ;
- punaises, fourmis : répulsif ;
- maladies et parasites de la vigne : oïdium, excoriose, érinose, acariose (les soufrages contre l'oïdium ou l'excoriose réduisent en général les attaques d'acariose).
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Les soufres et leur utilisation
Le soufre se trouve dans le commerce sous deux formes :
La fleur de soufre (soufre sublimé)
Tavelure sur feuille de pommier
Prête à l'emploi, elle se présente sous forme de poudre très fine et s'utilise en poudrage, avec une poudreuse. Ne pas l'appliquer par vents forts ! Le dosage pour les légumes, les rosiers ou les arbres fruitiers est de 20 g pour 10 m². La fleur de soufre s'utilise davantage sous serre plutôt qu'en extérieur.
Le soufre mouillable
Plus facile à trouver que la fleur de soufre, il se présente sous forme de granulés ou de poudre grossière à diluer dans de l'eau. Le dosage varie en fonction des maladies et des variétés à traiter : 7,5g à 12,5g / 10 litres d’eau. Comparé à la fleur de soufre, il a l'avantage de pouvoir se mélanger à d'autres solutions comme la bouillie bordelaise.
Mode d'emploi
Le soufre agit par l'action de sa vapeur. Tous les facteurs favorisant la sublimation du soufre permettent d'en améliorer l'efficacité :
- la luminosité : l’efficacité du soufre dépend principalement du facteur « lumière ». En effet, les émissions de soufre peuvent être 5 fois supérieures par temps clair que par temps couvert ;
- la température : la sublimation du soufre augmente quand la température augmente. Ses qualités fongiques sont donc faibles s'il est utilisé avec des températures situées en dessous de 18°C. L'idéal se situe entre 23 et 25°C ; au-delà, son utilisation peut s’accompagner de phytotoxicité et de brûlure des plantes traitées. Traitez de préférence le matin de bonne heure ou en soirée, si la journée s'annonce chaude.
Les limites du soufre
- L'efficacité d'une application de soufre est d'environ une semaine ; il n'a que peu d'activité résiduelle.
- Dans le cas de la mise en place d'une lutte intégrée, l'usage excessif du soufre peut être nuisible à certains auxiliaires : acariens prédateurs, hyménoptères parasites, cécidomyies prédatrices, punaises prédatrices...
- Les fruits et légumes destinés à être mis en conserve ne doivent plus avoir de trace de soufre lors de la récolte.
- À forte dose, le soufre acidifie le sol
Le soufre : élément fertilisant et acidifiant
Le soufre fait partie des éléments fertilisants nécessaires aux plantes. Une carence en soufre se traduit par le jaunissement des feuilles. Toutefois, les besoins restent minimes ; il est donc rare qu'elles en manquent.
L'utilisation du soufre se fait davantage en tant qu'amendement. Sous forme de poudre ou de granulés, il est épandu pour acidifier le sol.
Mise en garde
Attention : l'inhalation des poussières de soufre peut entrainer l'irritation des voies respiratoires.
source : Gerbeaud
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